Le déséquilibre environnemental par la déforestation

Publié le par Hamidou KOUSSOUBE

Le déséquilibre environnemental par la déforestation

Le déséquilibre environnemental par la déforestation

La déforestation est l’action directe des hommes sur les arbres. Pour R. Christophe SAWADOGO, le déplacement des populations a des conséquences socio-écologiques conduisant très souvent à une dégradation écologique, in (Anatole ZONGO, 1996). Dans la même logique, la dégradation de l’environnement et la déforestation sont dues aussi aux effets secondaires de la migration à travers ses propos. « En fait, au Burkina Faso, c’est la migration rurale, c’est-à-dire l’exode de la ville à la campagne ou de la campagne à une autre campagne qui est indexé » (Anatole ZONGO, 1996). Ici, parlant d’effets secondaires, et s’appuyant sur ce que l’auteur a dit, il s’agit de l’installation des migrants dans leur nouvelle localité à la recherche de terre fertile. Cette atteinte à l’environnement a forcement des conséquences socio-écologiques puisse qu’il faudra couper la brousse ou la forêt pour son nouveau champ. Aussi, il faut dire que cet exode d’une localité à une autre et surtout d’une campagne à une autre, est dû au manque de terres agricoles dans la localité de départ et l’accroissance démographique. C’est ainsi que beaucoup de paysans trouvent nécessaire et utile de s’installer dans les zones à forêt. De même, « l’implantation anarchique des populations entraine une déforestation et une gestion minière du capital foncier pouvant induire à court terme des phénomènes de dégradations » (P. MORANT, 1998).

Le phénomène de déforestation et de dégradation de l’environnement dans le contexte burkinabé serait lié au système de culture extensif et à la saturation de l’espace dans certaines régions (Augustin BADIEL, 1995). Egalement, une étude montre que le parc W et sa zone périphérique subissent différentes pressions parmi lesquelles les progressions des fronts agricoles. Cette pression agricole que subissent aujourd’hui le parc W et sa zone périphérique est le fait de « la croissance rapide de la population et du développement de la culture cotonnière » (Patrice TOE et al, 2007). Aussi, le besoin en bois contribue également à la déforestation. Puisque dans les centres urbains ce besoin est de deux sortes : le besoin en bois de chauffe dont les ménages utilisent pour tout activité liée au feux, et le besoin en bois de service pour tout ce qui concerne les œuvres artistiques, les meubles, la construction des bâtiments[1] etc. Constatant cette demande forte et permettant un gain économique, des acteurs vont s’adonner à cette activité qui consiste à inciter la coupe du bois en contrepartie de l’argent. Ce qu’il ne faut pas perdre de vue est que même si le domaine est règlementé, cette règle est violée par les acteurs locaux. Ainsi, une des principales causes de la dégradation des ressources génétiques forestières serait ce besoin en bois. En plus, la pratique de l’agriculture itinérante et l’accroissement démographique sont un facteur déterminant des défrichements liés à l’extension des terres de cultures, action qui justifie le recul des superficies forestières (Tienko J. AKOSSONGO ; 2004)

La liste des causes étant longue, les feux de brousses volontaires et involontaires pour défricher la brousse ou faire lever le gibier, détruisent les jeunes arbres et les taillis[2], ralentissent le rythme de la régénération naturelle (Paul HARRISON, 1991). Alors, il est évident que la déforestation a des conséquences sur l’évolution de la vie humaine et celle des espèces végétales et animales vivant au dépend de la forêt.

Hamidou KOUSSOUBE

Mémoire de Maîtrise, Université de Ouagadougou, département de sociologie, juillet 2012,

[1] ftp://ftp.fao.org/docrep/Fao/004/AB385F/ab385f00.pdf du 05/02/2010

[2] Bois ou forêt que l’on coupe à des intervalles rapprochés, constitués d’arbres de petite dimension issus de rejets de souches .

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